05.04.2024
müe L'Atelier du Savon

Michel-Eugène CHEVREUL

Hommage au grand scientifique du XIXe siècle, Michel-Eugène Chevreul né le 31 août 1786 à Angers.
Son nom n’est plus commun au public, mais il reste l’illustre chimiste père de la fabrication du savon et de la bougie moderne. 


Michel-Eugène Chevreul, fils de Michel Chevreul, est né le 31 août 1786 à Angers. Il est mort à Paris, au Jardin des Plantes, le mardi 9 avril 1889. Il était le Doyen des savants du monde entier.

La Maison de naissance de Michel-Eugène Chevreul est située à l’adresse de l’actuel restaurant Le Connétable, rue des Deux-Haies, Angers.

La maison a été restaurée et une plaque installée par le syndicat d’initiative d’Angers en 1920.

 

A dix sept ans, Michel-Eugène Chevreul entre au laboratoire du chimiste Nicolas Vauquelin et devient son assistant au Muséum national d’Histoire naturelle, berceau de la chimie au cœur du Jardin des Plantes de Paris. En 1813, il est nommé professeur de chimie au lycée Charlemagne, puis directeur de la Manufacture nationale des Gobelins, où il mène ses recherches sur les contrastes des couleurs et s’intéresse aux teintures comme l’indigo. 

Chercheur infatigable, en 1811, il aborde le problème de la constitution des corps gras qui le rendra célèbre, car, en effet, il éclaire un domaine peu connu de la chimie et publie en 1823 un ouvrage fondamental Recherches chimiques sur les corps gras d’origine animale. Dans cet ouvrage, il propose notamment la théorie de la saponification, la réaction chimique qui transforme les matières grasses en savons et glycérine. Il décrit la réaction de saponification et la composition de la stéarine. Il démontre que les corps gras sont formés d’une combinaison entre le glycérol et des acides gras. Grâce à différents procédés de séparation, il isole les différents constituants de certains corps gras et ira même jusqu’à obtenir certains acides gras à 98% de pureté. Une des conséquences pratiques de cette découverte sera la fabrication des bougies de stéarine (1825) qui vont remplacer les fumeuses chandelles de suif, aux odeurs incommodantes.

Nommé directeur des teintures à la Manufacture nationale des Gobelins, il se consacre à l’étude des couleurs, de leurs applications aux arts industriels, à l’assortiment des objets colorés. Il établit la loi du contraste chromatique simultané et explique les phénomènes dus au mélange et à la juxtaposition des couleurs. Il prouve d’une manière rigoureuse qu’on parvient à imiter un objet coloré en le peignant autrement qu’on le voit. Cette théorie, exposée dès 1828, dans son mémoire De la loi du contraste simultané des couleurs et de l’assortiment des objets colorés , mêle optique, chimie et expériences pratiques et, influencera non seulement les paysagistes, mais aussi les artisans (verriers, tapissiers, teinturiers…) et les artistes-peintres. 

En 2024, inspiré par la lecture des ouvrages de Michel-Eugène Chevreul, les jardiniers du Jardin des Plantes de Paris se mettent au service de la théorie du chimiste. Pour le printemps 2024, “nous avons misé sur le contraste bleu et orange”, révèle Isabelle Glais, directrice des jardins botaniques. 

En 1826, Michel-Eugène Chevreul entre à l’Académie des Sciences. Présent à toutes les séances, il n’en manquera aucune pendant 63 ans, sa dernière présentation est le 22 mai 1888. 

Le centenaire de sa naissance, en 1886, est rien moins qu’un évènement national, l’Etat français frappe une médaille d’or à son effigie. Chefs d’Etats et monarques, dont la grande reine Victoria, lui adressent leurs félicitations. Car Michel-Eugène Chevreul est vivant. Bon pied bon œil, il se livre alors à un entretien avec le photographe pionnier Gaspard-Félix Tournachon dit Nadar. Son fils Paul photographie leur conversation.

Le Journal illustré du 5 septembre 1886 lui consacre un article, L’art de vivre 100 ans. À l’occasion, Paul, le fils du photographe Nadar, réalise une très belle série de portraits. À une question sur sa longévité, Michel-Eugène Chevreul affirme « la devoir à l’hérédité, une bonne hygiène de vie et des occupations variées »
Article du Ouest France – 16 janvier 2017

 

A sa mort en 1889, à l’âge de 103 ans, des funérailles nationales sont organisées. 
Deux statues lui rendent hommage aujourd’hui. Son nom également est inscrit sur le premier étage de la Tour Eiffel, parmi 72 autres savants. Il est le 14e, sur la face tournée vers le Nord.
 
  • à Paris, une statue est dressée dans l’enceinte du Muséum national d’Histoire naturelle, qu’il a servi tant d’années au XIXe siècle.
    Cette statue été faite et érigée solennellement de son vivant à l’occasion de son centenaire, le 31 août 1885. Derrière la statue, une allée du Jardin des Plantes porte son nom et dessert l’immeuble dans lequel il vivait, 61 rue Cuvier, qui abrite aujourd’hui divers laboratoires du Muséum.

 

  • à Angers, dans sa ville natale, à l’entrée du Jardin des Plantes.
    Représenté assis, ce monument en bronze a été réalisé par Eugène Guillaume, sculpteur, et fondu par les élèves l’École des Arts & Métiers d’Angers en 1893.  Un collège, construit en 1913 rue Prébaudelle, et une rue portent son nom à Angers.

Sources : Wikipedia, Ouest France, Archives départementales du Maine-et-Loire, Muséum national d’Histoire naturelle.